Assassin’s Creed – Credo respecté ?

Assassin's Creed film afficheAttendu de pied ferme (mais également craint) par les fans, la 1ère adaptation de la saga de jeux vidéo Assassin’s Creed sort aujourd’hui. Nous l’avons vu en avant-première au Grand Rex, dans une salle remplie à craquer, sur un écran gigantesque et en 3D. Alors le film a-t-il respecté le credo de l’adaptation ?

 

 

 

Avant-propos
Votre serviteur n’ayant fait que le premier jeu (la saga principale en compte huit !), ce film sera traité en tant que long-métrage classique, avec quelques références au jeu original et d’autres infos glanées ça et là sur les autres jeux.

Après avoir vu le trailer n°2 d’Assassin’s Creed, avec sa musique de Kanye West n’ayant strictement aucun rapport avec la période de l’inquisition espagnole, on pouvait craindre le pire…
Soyez rassurés, cette musique n’est pas dans le film (ouf!), mais ça ne veut pas dire non plus que cette adaptation de la saga initiée en 2007 par Ubisoft est réussie pour autant.

Callum Lynch (Michael Fassbender), un homme condamné à mort pour homicide, se fait récupérer par Abstergo, une société obscure qui pense avoir trouvé en Callum le descendant d’Aguilar de Nerha, membre de la société secrète des Assassins dans l’Espagne du XVème siècle.
Grâce à l’« Animus », un système révolutionnaire permettant de revivre le passé des ses ancêtres en utilisant la mémoire génétique d’un sujet, Alan Rikkin (Jeremy Irons), président d’Abstergo, assisté par sa fille Sofia (Marion Cotillard), vont permettre à Callum de découvrir le passé d’Aguilar, non sans dessein. Car une guerre millénaire secrète entre Assassins et Templiers fait rage, et Callum, sans le savoir, va y être mêlé…

Assassin's Creed Marion Cotillard Michael Fassbender

Callum (Michael Fassbender) se réveille après sa « mort » , accueilli par Sofia (Marion Cotillard)

La version cinématographique d’Assassin’s Creed entend respecter son matériau d’origine, en reprenant les principaux éléments du premier jeu, comme l’utilisation de l’Animus, la recherche des pommes d’Eden, etc. L’idée ici n’était pas d’adapter directement le jeu vidéo, mais de s’en inspirer.
Ainsi, les personnages n’ont pas les même noms, et le personnage principal est inédit. Le film se tient en partie au présent (aux teintes froides), en alternance avec l’Espagne du XVème siècle (aux teintes chaudes et très saturées), lieu inédit mais qui d’une certaine manière respecte lui aussi le principe des jeux, à savoir un lieu et une période différente presque à chaque fois. On retrouve donc l’aigle emblématique qui survole la ville (un peu trop souvent d’ailleurs), le parkour, des clins d’oeil (la charrette de paille), et même un saut improbable (faisable dans les jeux) dont l’issue fatale dans la réalité est contournée de manière assez maligne.
Mais si certaines situations passent bien dans un jeu vidéo, elles ne passeront pas forcément bien dans un film. Et l’on arrive ici aux limites d’un scénario qui recycle mais n’innove pas suffisamment, l’enjeu principal des Templiers et des Assassins étant de retrouver un pur MacGuffin ressemblant ni plus ni moins qu’à une boule de pétanque ! Question crédibilité on a connu mieux…
Cependant il faut reconnaître que le film propose des idées plutôt bien trouvées mais malheureusement pas assez exploitées.

Assassin's Creed Michael Fassbender

Aguilar de Nerha (Michael Fassbender) en pleine action !

Du côté du casting, Michael Fassbender s’en sort bien, s’investissant dans son rôle ainsi que dans de nombreuses cascades. Il est moins poseur que Marion Cotillard qui, avec un jeu amorphe et une voix étouffée, devient de plus en plus pénible à chaque film, à tel point qu’on se demande parfois si tous ses plans durant Assassin’s Creed ne sont pas un seul et même plan répété à l’infini. Décidément, après Rogue One, le syndrome O-Cedar a encore frappé mais puissance 10 ! L’actrice grecque Ariane Labed s’en sort plutôt bien dans le rôle physique de Maria, curieusement très peu mise en avant, et on lui doit les plus belles chorégraphies de combat. La plupart des autres acteurs (Jeremy Irons, Brendan Gleeson, ou Charlotte Rampling pour ne citer qu’eux) sont convaincants.

Assassin's Creed Animus

L’animus, véritable réussite du film

Mais la grande réussite du film reste la représentation très intéressante et originale de l’Animus. Alors que les jeux le montraient comme une sorte de table d’opération, puis par la suite d’un siège high-tech, il prend ici la forme d’un bras robotisé au bout duquel se greffe le sujet. Tous les mouvements vécus à travers le processus de régression sont générés par l’Animus. Autrement dit, le sujet vit mentalement ET physiquement cette expérience, qui fait inévitablement penser au principe et prototypes de réalité virtuelle (VR), même si on est encore loin de ce degré d’immersion à l’heure actuelle…
La musique est de qualité et placée aux bons moments. Parmi les détails qui ont leur importance, les scènes en Espagne sont jouées en espagnol, et non pas en anglais. À l’heure où l’anglais est toujours utilisé pour que les films se vendent à l’étranger, c’est tellement rare qu’il fallait le souligner.

Visuellement, le film est soigné, mais on regrettera des combats parfois brouillons (dû notamment au cadre trop serré sur les personnages qui réduit la visibilité).
D’ailleurs on vous déconseille vraiment de voir le film en 3D, qui n’apporte rien de plus qu’un inconfort et un manque de netteté désagréable (il a suffi de comparer avec les images du trailer pour s’en rendre compte) et qui donne un aspect trop « jeu vidéo 3D» au film, alors que les jeux Assassin’s Creed tendaient paradoxalement vers un aspect cinéma, avec des graphismes photoréalistes (voir la vidéo de gameplay d’Assassin’s Creed Syndicate plus bas, se déroulant à Londres au XIXème siècle). Un comble !

Conclusion

Assassin’s Creed n’est donc pas franchement un mauvais film, mais n’est pas non plus vraiment à la hauteur de ce qu’on aurait pu espérer. L’intrigue, bien qu’apportant des idées intéressantes, peine à passionner, en partie parce que le film veut nous en mettre plein les yeux, au détriment de l’épaisseur des personnages. Les quelques faiblesses de casting (Marion Cotillard) n’aident pas non plus à s’impliquer, et on est donc un peu déçu…

https://www.youtube.com/watch?v=OWnOybPAhM4

 

https://youtu.be/TLG_q54eowY?t=1m10s
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Thomas LEROUX

Passionné de ciné (fantastique, science fiction, mais pas que), séries, animes, jeux vidéo etc. Thomas Leroux cherche la petite bête partout où elle se cache. Accessoirement, il est aussi co-créateur (avec Gillen Azkarra) et administrateur du site Le Mont des Rêves ! (mais pas que...)

2 commentaires :

  1. Bon, là tu me donne pas envie, mais j’étais moyennement motivé… et puis, mais qu’est ce qu’ils lui trouve les ricains à Cotillard !!!? C’est juste pas possible quand on voit le nombre d’actrices talentueuses qu’il y a rien qu’aux USA ! je n’en peu plus !

    • Pour Marion Cotillard soit elle est mal dirigée, soit elle a du mal…Dans tous les cas ça n’aide pas le film ça c’est sûr ! Et concernant le film en lui-même, il y a quand même de bons moments, de bonnes idées même mais c’est vraiment bancal. Par contre paradoxalement ça donne envie de faire les jeux 😉

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