Alien : Covenant – La revanche de Ridley !

Alien : Covenant afficheCinq ans après la sortie de Prometheus, Ridley Scott nous présente sa suite directe, mais qui n’en est pas vraiment une. Alien : Covenant est-il une bonne suite de Prometheus ? Clairement non. Est-il pour autant un bon film Alien ? Pas sûr en fait…

 

Réveillés prématurément de leur cryo-sommeil à cause du passage d’une perturbation stellaire, l’équipage du Covenant, vaisseau de colonisation humain en direction de la planète Origea, capte un signal venant d’une planète habitable plus proche et décide de l’explorer. Mais les lieux ne sont pas si accueillants que prévu…

Refroidi par les critiques envers Prometheus, Scott a visiblement décidé d’opérer un virage à 180° et de se débarrasser d’une partie de sa mythologie tant décriée. Alien : Covenant est un film étrangement frénétique, qui donne l’impression d’une vengeance envers le spectateur, comme s’il nous disait : « Ah, vous vouliez voir de l’alien sans aucune mythologie ? Eh bien en voilà, bien gore et décérébré, débrouillez-vous avec ! Vous n’avez pas aimé les Ingénieurs ? Ok on les vire ! » etc.

Le 1er acte du film est intéressant et prenant (même si le fil conducteur est exactement le même que le premier Alien en fin de compte). On découvre l’équipage du Covenant, qui va explorer cette nouvelle planète. Les décors sont soignés et les paysages magnifiques. Mais lorsque l’alien apparaît (d’une manière particulièrement atroce soit dit en passant), le film se transforme littéralement en série B d’horreur, versant dans l’étripage par-ci par-là, avec un alien d’une férocité jusque-là jamais vue.

Alien : Covenant - mal au dos

J’ai mal au dos !

L’arrivée de ce nouveau spécimen, baptisé « Neomorph », est d’ailleurs trop rapide. De la contamination, la gestation jusqu’à la naissance, le film ne laisse assez de temps ni au spectateur, ni aux personnages, pour faire monter la tension. Cela renforce l’urgence, mais laisse aussi planer une sensation de travail bâclé, accentuée par un montage stroboscopique illisible et indigeste des scènes d’action.
Concernant le design de l’alien, il est entièrement en image de synthèse, et malheureusement ça se voit, et c’est moche ! Son comportement frénétique et ses postures humanoïdes sont dérangeantes, mais en fin de compte assez ridicules. On sait que c’est faux, et la crédibilité en prend un coup.

Prometheus, malgré ses défauts, proposait quelque chose de différent des quatre films précédents. Même s’il ne répondait pas à toutes les questions qu’on pouvait se poser, il avait le mérite de se servir de la matière proposée par ces films pour recréer quelque chose.
Alien : Covenant, lui, se contente d’exploiter bon nombre d’éléments de ces films, associés à un enchaînement de scènes particulièrement brutales ! Ridley Scott n’a pas menti quand il a déclaré qu’Alien : Covenant serait le plus gore de la saga !

Le thème de l’évolution a toujours été central dans la saga Alien, et ce, quel qu’en soit le réalisateur. Il est donc présent ici, au-delà de l’alien, par l’intermédiaire du personnage de David (Michael Fassbender), seul rescapé du voyage vers la planète des ingénieurs. Il est le vrai protagoniste et antagoniste en même temps, au risque d’éclipser tous les autres personnages, réduits en quelque sorte à de la chair à canon (ou plutôt de la chair à croc…). Cette dualité est accompagnée du fait que David refuse d’être dirigé par des humains, les considérant comme des déchets indignes de sa personne.

Alien : Covenant - David

David est un personnage central dans Alien : Covenant

Sauf qu’en voulant s’émanciper de sa condition de robot et en rejetant l’humain, il devient paradoxalement par son comportement extrême ceux-là même qu’il abhorre ! Cela rend l’enjeu et ce personnage peu compréhensible, et même s’il représente symboliquement le croisement entre le Docteur Frankenstein et le Docteur Moreau (L’étude du spécimen et son utilisation à de mauvaises fins n’est autre que ce que la compagnie Weyland / Yutani n’a jamais cessé de faire depuis le 1er film), on n’est pas vraiment conquis par cette évolution (ou régression, au choix). Car si le film devait soi-disant répondre à toutes nos interrogations, on apprend en fin de compte rien de plus ! Et ce n’est pas une scène de synthétiques qui font du karaté qui va faire avancer les choses…

La révélation des dernières minutes du film, prévisible mais jouissive (et oh combien nécessaire !), relance l’intérêt pour une suite qu’on espère quand même plus équilibrée. Comme pour Prometheus, Sir Ridley risque de changer de formule entre-temps, car Alien : Covenant ne satisfera clairement pas tout le monde…

Conclusion

Frénétique et frustrant…ce sont les deux seuls mots qui viennent à l’esprit après avoir vu cet Alien : Covenant !
Ridley Scott a visiblement écouté les fans qui n’avaient pas aimé Prometheus, en reniant pratiquement tout le film précédent. Il réserve malgré cela de bon moments et certaines scènes sont très bien faites, mais reste décevant d’un point de vue global, à cause d’un scénario plein d’incohérences, d’une mise en scène très brouillonne dans les moments de tension, d’un rythme inégal et du design / comportement de l’alien décevant.

Alien : Covenant est précédé de deux courts prologues disponibles ici :

https://www.youtube.com/watch?v=XeMVrnYNwus

 

https://youtu.be/EkXgRlRao5I

 

Pour passer le temps en cryo-sommeil :

profil TLeroux

Thomas LEROUX

Passionné de ciné (fantastique, science fiction, mais pas que), séries, animes, jeux vidéo etc. Thomas Leroux cherche la petite bête partout où elle se cache. Accessoirement, il est aussi co-créateur (avec Gillen Azkarra) et administrateur du site Le Mont des Rêves ! (mais pas que...)

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