La Tour Sombre – Elle cachait bien son jeu !

La Tour Sombre afficheLa Tour Sombre faisait un peu peur au vu de sa bande-annonce, qui donnait l’impression d’être un futur navet. En prenant quand même le risque d’aller le voir, on a été agréablement surpris !

 

Jake Chambers, garçon âgé d’une dizaine d’années, est persuadé que les tremblements de terre que subit New York depuis peu sont liés à l’attaque d’une gigantesque tour qu’il voit dans ses cauchemars. Il dessine les personnages d’un monde étrange, dont un Pistolero, et un mystérieux homme en noir, source de tous ces maux. Inquiets, sa mère et son beau-père veulent le faire soigner. Mais ils se rendront vite compte, tout comme Jake, que ses visions ne sont peut-être pas si folles que prévu…

Adapter un roman ou une nouvelle de Stephen King en film ou série est loin d’être évident. Alors adapter en 95 minutes une partie de son cycle de 8 romans mélangeant western, fantasy et horreur, dont l’écriture s’est déroulée sur plus de 20 ans et totalisant plus de 4000 pages, c’est tout simplement mission impossible !
La Tour Sombre est donc très librement inspiré de l’univers des trois premiers livres de la saga de Stephen King (dont on entend beaucoup parler en ce moment, entre La Tour Sombre, l’adaptation de Ça mi-septembre, la série The Mist sortie il y a quelques semaines, et Mr. Mercedes, autre série diffusée en ce moment aux USA). Mais le film prend le temps pour présenter ses personnages. À commencer par Jake Chambers, jeune garçon attachant et pierre angulaire du film.

La Tour Sombre - Jake Chambers (Tom Taylor)

Jake et le Pistolero (Tom Taylor – Idris Elba)

Le traitement apporté au personnage de Jake est suffisamment soigné pour être souligné, tout comme l’interprétation crédible du jeune acteur Tom Taylor. Pour une fois, on peut s’identifier à lui, car on a pas droit au traditionnel gamin tête à claque, mais bien à un enfant qui, mettant sur papier les cauchemars / visions qui le hantent, fait douter sa mère et son beau-père sur sa santé mentale. Et même si on se doute que l’univers de l’Entre-Deux-Mondes qui hante ses cauchemars existe bel et bien, les évènements qui lui permettent de le découvrir sont plutôt bien amenés. Idris Elba est très bien dans le rôle torturé du Pistolero Roland Deschain, malgré les polémiques habituelles de couleur de peau. Car dans les livres, le Pistolero est blanc. Après le whitewashing, voici le Blackwashing (voir aussi notre article sur la version américaine de Death Note, avec le personnage de « L » interprété par Lakeith Stanfield). Enfin, Matthew McConaughey est l’homme en noir, la némésis de Roland, tueur implacable et compte parmi les scènes les plus impressionnantes.

La Tour Sombre - gunfight (Idris Elba)

Le Pistolero en pleine action (Idris Elba)

Le scénario est donc bon, malgré un certain manichéisme. On y trouve bien sûr des références à différentes œuvres de Stephen King, principalement Shining via le pouvoir de Jake, mais aussi un clin d’oeil évident aux Gardiens de la Galaxie (même si la scène en question est en même temps une référence au tome 3 du cycle, Terres Perdues).
Dès lors, quel dommage que la fin du film soit aussi précipitée et bâclée. Avec un combat final très « CGI-esque » et ridicule, suivit d’un happy end assez simpliste, on espère que la fin d’origine, plus sombre, qui avait été tournée mais probablement mise de côté à cause du PG-13 , sera disponible lors de la sortie en Blu-ray du film.

La Tour Sombre - Walter Padick (Matthew McConaughey)

L’homme en noir (Matthew McConaughey)

En tant que film d’aventure à l’ancienne, La Tour sombre tient donc la route. En tant qu’adaptation fidèle au matériau d’origine, rien n’est moins sûr, et c’est certainement pour cela que le film n’a pas eu le succès escompté. Pourtant, certaines critiques de fans des livres (notamment latoursombre.fr, voir la critique de Grégory Santana en bas de page) montrent quand même que cette adaptation, bien que peu fidèle, respecte l’univers et la mythologie des livres.

Conclusion

Les fans de King ne seront peut-être pas satisfaits du résultat, mais malgré une fin précipitée et un happy end décevant, La Tour Sombre est un bon film d’aventure / fantastique / sf. En dépit de sa durée très courte pour un film de ce genre, il prend le temps de présenter un personnage d’enfant pour une fois crédible, un univers très typé western futuriste, et une réalisation très correcte. Et surtout, il donne envie de lire les romans de Stephen King pour découvrir cet univers !

https://youtu.be/u8wJRDUUyls

The Dark Tower – Réal : Nikolaj Arcel – durée : 95 min – Sorti le 9 août 2017

 

Pour découvrir l’Entre-Deux-Mondes

profil TLeroux

Thomas LEROUX

Passionné de ciné (fantastique, science fiction, mais pas que), séries, animes, jeux vidéo etc. Thomas Leroux cherche la petite bête partout où elle se cache. Accessoirement, il est aussi co-créateur (avec Gillen Azkarra) et administrateur du site Le Mont des Rêves ! (mais pas que...)

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