Utopiales 2019 – Coder / Décoder !

Utopiales 2019 afficheComme (presque) chaque année, Le Mont des Rêves fait un point sur le festival international de science-fiction incontournable à Nantes, les Utopiales 2019, qui a fêté sa 20ème édition du 31 octobre au 4 novembre dernier, et a dépassé le record de l’année dernière avec 100 000 visiteurs ! Et autant dire que ce nombre n’est clairement pas passé inaperçu !

 

En effet, avec un 1er novembre qui tombe un vendredi, le festival a fait le plein. On a jamais vu une telle foule aux conférences, à la librairie ou pour les projections ciné.

C’est évidemment d’un côté une bonne chose pour les Utopiales 2019, mais de l’autre il devenait souvent difficile de circuler librement, et au vu du nombre comme toujours impressionnant de choix d’activités, il s’est révélé beaucoup plus ardu de pouvoir assister à tout ce que l’on voulait.

Utopiales 2019 - vue d'ensemble 2

Cette année, le thème choisi était Coder / Décoder.

Voici donc un compte-rendu concis de ce que l’on a pu voir, avec quelques photos comme d’habitude.

Longs-métrages

 

Nous avons pu assister à la projection de 4 films totalement différents les uns des autres.

Dans Proxima d’Alice Winocour, Eva Green interprète Sarah, astronaute française qui se prépare à une longue mission dans l’espace. On suit son quotidien à entraînement, ses relations avec ses collègues (que des hommes) et sa séparation avec sa fille de 8 ans. On pourrait penser à un mélodrame vu et revu maintes fois, mais Proxima profite d’un traitement suffisamment fin pour éviter ces écueils. On assiste aux entrainements dans des conditions réelles des astronautes, les personnages sont vraiment attachants et convaincants (Eva Green et sa fille en tête), et le film n’en devient que plus touchant.

 

Signal 100 de Lisa Takeba, projeté le 1er novembre au soir, est une adaptation du manga du même nom, où un groupe d’élèves dans une école japonaise se retrouve littéralement hypnotisées par leur professeur, victimes d’une vague de suicides s’ils ne respectent pas certaines règles bien précises. Malheureusement, on a pas du tout accroché au film, qui respecte peut-être le manga (que nous n’avons pas lu), mais qui se révèle comme souvent dans ce genre d’adaptation inutilement long, lourd et très cliché, à l’image d’Assassination Classroom l’année dernière…

The Room de Christian Volckman nous montre une famille qui emménage dans une nouvelle maison isolée. En faisant des travaux, ils découvrent une pièce cachée étrange qui exhausse n’importe quel vœu matériel, mais à quel prix ? Ce film est une très bonne surprise, qui va très loin dans son délire, et malgré quelques petites maladresses, est plutôt réussi et a beaucoup d’idées bien exploitées.

On termine les long-métrages avec Selfie, un film français diffusé en avant-première, regroupant 5 réalisateurs pour 5 récits entremêlés sur le thème de la relation entre les gens et la technologie. Pour être honnête, on aurait pas misé un kopeck sur ce film, mais il faut reconnaître qu’il sort de l’ordinaire des comédies françaises habituelles (en vrac, une des nombreuses questions que ces réalisateurs s’étaient posées avant la production du film : « Est-il possible de faire une comédie française sans Christian Clavier ? », applaudi par la salle). Pas parfait, mais Selfie fait mouche assez souvent, et cela fait plaisir de voir le cinéma français se remettre un peu en question dans sa manière d’aborder la narration !

Nous voulions aller voir la 1ère du film d’animation Weathering with you de Makoto Shinkaï (réalisateur de Your Name), mais les demandes étant trop nombreuses nous n’avons malheureusement pas pu y assister.

Courts-métrages

 

Du côté des courts-métrages, nous avons vu 3 des 4 sessions proposées, assez qualitatives même si comme d’habitude on retrouve toujours un court-métrage expérimental étrange qui traîne (oui c’est à toi que je pense « La Mer des Sargasses n°21/164 – L’invention de la mer », totalement conseillé aux personnes épileptiques…).

Par ordre des sessions, on retiendra Widdershins de Simon Biggs, – qui a remporté le Prix du Public cette année – animation stylisée en noir et blanc où un gentilhomme part à la recherche d’une femme rebelle, assez drôle et bien réalisé.

Snowflakes de Faye Jackson, ou 2 migrantes qui doivent être expulsées de Grande-Bretagne vers la Jamaïque assistent à la disparition des gardes qui les retiennent dans un grand nuage de poussière, un fléau qui ne touche que les blancs…

CC des Spears sisters, avec une nounou androide qui prend son travail un peu trop au sérieux.

Flotando de Frankie de Leonardis, dans lequel un cosmonaute se réveille dans une station spatiale endommagée, bien réalisé et assez drôle dans sa manière d’aborder le sujet.

La Noria de Carlos Baena, très beau court-métrage d’animation en 3D à la technique impressionnante, sur la mort d’un père perçue par son petit garçon. L’un de nos coups de coeur !

The Third Hand de Yonatan Weisberg, où un employé de bureau lamba découvre une pièce cachée dans la cafeteria, révélant une photocopieuse très particulière…

Storm de Will Kindrick (qui a reçu le Prix Canal +), où dans une société qui régit les couples par compatibilité imposée, un célibataire va tout faire pour retrouver celle qui lui correspond malgré l’interdiction. Bourré de bonnes idées et vraiment bien réalisé.

Enfin, Slice of life de Luka Hrgovic & Dino Julius, avec son ambiance à la Blade Runner (et qui tient la route artistiquement et techniquement, chose suffisamment rare pour un court-métrage pour être soulignée) où un trafiquant de drogue tente de réunir les 100 0000 crédits pour quitter la ville décadente dans laquelle il vit, mais c’était sans compter sur un flic corrompu…

Conférences

 

Aux Utopiales 2019, le nombre de conférences était comme à l’accoutumée impressionnant !
Ayant plutôt privilégié les projections, nous n’avons malheureusement assisté qu’à un très petit nombre d’entre elles.
La plupart sont cependant enregistrées et retransmises sur le site d’ActuSF (voir en bas d’article). Merci à eux !

Animée par Esther, hackeuse et chercheuse indépendante de l’association Exodus Privacy, Sur la piste des mouchards numériques était une conférence très intéressante sur ce que nos portables disent de nous, à notre insu bien sûr !

De manière claire et accessible, elle a fait participer les spectateurs en les invitant à se connecter aux Wifi du festival, pour nous montrer, par intermédiaire d’un PiRogue – un petit terminal informatique basé sur un Raspberry Pi – ce qu’une simple connexion pouvait révéler de notre téléphone, le tout en temps réel. Implacable et très instructif !

Michael Roch, auteur agréable, dynamique et drôle, nous a concocté une conférence très intéressante sur l’Afrofuturisme, des origines à nos jours, tout en laissant une part importante de son temps au public. Lors de sa conférence, Michael Roch a gentiment, mais pas subtilement, lancé le sujet de l’appropriation culturelle et sur le fait, pour les Blancs, d’écrire de l’afrofuturisme. Sa réponse est claire : non. Mais le débat est lancé…

Petit point sur le prix BD et le palmarès

Concernant le palmarès cette année, le grand prix du jury va cette année à Little Joe (sorti en salle le 13 novembre), de Jessica Hausner, avec Emily Beecham et Ben Wishaw. Un film que nous avons pu voir le dimanche lors de la rediffusion du grand prix. Personnellement, on a préféré The Room. Mais Little Joe reste un film agréable, soigné esthétiquement parlant. Et, concernant les courts-métrages, c’est l’Eau, de Andrea Dargeni, qui remporte le prix.

Pour la bande-dessinée, c’est Un Gentil Orc Sauvage qui remporte la mise. Un livre drôle traitant de thématiques actuelles, notamment sur le sujet des migrants et de la migration actuelle qui s’étend un peu partout dans le monde.

Et le prix littéraire est attribué à Christian Léourier pour sa novella, Helstrid.

Expos

 

Illustrateur de l’affiche des Utopiales cette année, Mathieu Bablet était à l’honneur avec une belle expo qui lui était consacrée.

Malheureusement, avec tout ce que l’on a pu voir durant cette édition, nous avons totalement oublié de prendre des photos de cette expo…on vous invite donc tout simplement à visiter son compte Twitter pour suivre son actualité et admirer ses oeuvres !

Assortie d’une grande pyramide inversée, l’expo Le Dernier Pharaon nous faisait découvrir des illustrations et planches de l’artiste Laurent Durieux pour le nouvel album hors série de Blake et Mortimer sorti en mai dernier, réunissant les talents de François Schuiten, du cinéaste Jaco Van Dormael, du romancier Thomas Gunzig et de Laurent Durieux.

Le dernier Pharaon - pyramide

Le dernier Pharaon – pyramide

Intitulée Le Vaisseau Amiral, une expo était consacrée à Jean-Claude Mézières (qui avait créé l’affiche des Utopiales en 2002) sur son travail pour Valérian et Laureline, ainsi que pour le film de Luc Besson Le 5ᵉ Elément.

Décryptages était quant à lui « un laboratoire futuriste imaginé et mis en scène par les élèves de l’Ecole d’Architecture de Nantes », en association avec la Bibliothèque municipale, le Chronographe, la Labo des Savoirs, le Musée Jules Verne, le Muséum d’Histoire Naturelle et le Planétarium (rien que ça !). Au programme, langage codés, modification de l’ADN et décodage des rayures du zèbre !

Du côté des jeux vidéo, quelques illustrations étaient présentées aussi pour Haven, un jeu vidéo du studio montpelliérain The Game Breakers prévu pour 2020, dont un panneau assez impressionnant.

 

 

Librairie des Utopiales 2019 2

Une librairie très fréquentée cette année !

On termine ce compte-rendu des Utopiales 2019 en faisant un petit tour du côté de la librairie, où nous avons croisé Pierre Léauté qui s’apprêtait à rejoindre les dédicaces d’ici quelques minutes. Nous avons aussi eu l’occasion de retrouver Jean-Laurent Del Socorro et Bertrand Campeis (l’anthologie Dimension Uchronie volume 1). Cindy Canévet était aussi présente, mais nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion de lui parler (vous pouvez retrouver néanmoins son interview durant le festival imaJn’ères ici).

On connaît déjà la date de la prochaine édition des Utopiales : Rendez-vous du 29 octobre au 2 novembre 2020 !

Et un grand Merci à Estelle Lacaud et à toute l’équipe organisatrice des Utopiales 2019 !

 

Pour décoder les Utopiales 2019 :

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Le Mont des Rêves

Si vous voyez ce cadre, c'est que cet article a été écrit au moins à quatre mains, qui ont fusionné pour donner naissance au Mont des Rêves ! :D

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